Des économistes de premier plan appellent à une nouvelle approche pour faciliter des négociations efficaces et un accès plus large aux médicaments innovants dans une étude examinée par des pairs, proposant un "cadre de négociation fondé sur la valeur".
Un "cadre de négociation fondé sur la valeur" (CNFV) conçu pour accélérer et améliorer les négociations sur le prix et le remboursement des médicaments innovants a été publié dans l'International Journal of Technology Assessment in Health Care. Ce cadre est le résultat d’une collaboration entre Dolon, Hict, une équipe internationale d'experts économiques et Alnylam, une entreprise leader dans le domaine de l'ARNi.
Les solutions thérapeutiques innovantes ont une grande valeur potentielle, mais sont souvent caractérisées par un coût élevé et des incertitudes cliniques et/ou financières. Cette situation n'est pas nouvelle, mais l'introduction de thérapies cellulaires, génétiques, à base d'ARN ou d’immunothérapies ces dernières années a considérablement amélioré les perspectives potentielles pour les patients sans solution thérapeutique et a renforcé la nécessité d'une nouvelle approche pour gérer efficacement les désaccords ou les incertitudes sur la valeur de ces nouveaux médicaments. L'absence de cadre référence entre l'industrie et les autorités de santé sur les incertitudes, leur impact et la meilleure façon de les gérer peut conduire à des négociations longues et difficiles et, dans certains cas, à des résultats négatifs, privant les patients d’un accès aux médicaments innovants. L'utilisation d'accords innovants ou de contrats d’accès au marché a souvent été suggérée comme une solution à ce problème, mais leur utilisation reste limitée en Europe. Comme l'explique Gérard de Pouvourville, professeur émérite à l'ESSEC Business School : « Les contrats d’accès au marché ont été suggérés à plusieurs reprises pour améliorer l'accès au marché des médicaments innovants, mais ils couvrent une grande variété de solutions, et leur mise en œuvre complète n'est pas optimale. Au lieu de répertorier les modèles existants ou d'en inventer un nouveau, nous avons décidé de développer un outil simple, mais plus puissant, pour améliorer les négociations de remboursement ».
Le CNFV vise à résoudre ce problème en proposant une approche systématique, transparente et structurée pour le dialogue entre les entreprises et les autorités sanitaires, en identifiant, de manière constructive, les principales sources d'incertitude, afin de parvenir à des accords motivés entre les parties. Le cadre de négociation proposé comprend quatre étapes (évaluer, hiérarchiser, identifier, décider) pour lever les incertitudes et ainsi permettre aux parties prenantes de mieux résoudre les besoins non satisfaits des patients.
Un cadre de négociation fondé sur la valeur soutient l'identification des médicaments dont l’efficacité et l'impact financier sont plus incertains. Il aide à concevoir une combinaison optimale et réalisable de contrats d’accès au marché. Il peut accélérer le processus de négociation du prix et du remboursement, en le rendant plus structuré et prévisible
Outre la publication, des exercices pilotes de négociation basés sur le CNFV ont été menés avec des autorités sanitaires, des entreprises de biotechnologie, des représentants des patients, des économistes de la santé et des experts en politique publique en Belgique, aux Pays-Bas, en France et au niveau de l'UE. Le cadre a été présenté lors de plusieurs conférences, dont ISPOR (The Professional Society for Health Economics and Outcomes Research). Le 7 février, Alnylam a annoncé un partenariat de recherche avec l'ESSEC Business School, dans le but de tester le cadre en utilisant une approche expérimentale basée sur la théorie des jeux.
Julien Patris, responsable « Politique » chez Alnylam en Europe, qui a initié le projet, souligne que l'approche « s'inscrit dans une recherche permanente de nouveaux modèles et approches permettant un accès plus rapide à l'innovation pour les patients, dans des conditions permettant aux autorités publiques et aux fabricants de partager réellement les risques, mais surtout les bénéfices de l'innovation. La mise en place d'approches novatrices en matière de dialogue et de négociations avec les autorités sanitaires dans le cadre du CNFV est conforme à la philosophie d'Alnylam en matière d'accès des patients, qui sert de guide pour respecter ses engagements en vue de garantir un large accès aux thérapies ARNi. Le CNFV présente une valeur potentielle élevée pour les patients, les systèmes de santé et la société. »
À propos de Dolon
Dolon est une société de conseil en stratégie de tarification et d'accès au marché spécialisée dans les maladies rares. Avec un siège social à Londres et un personnel réparti dans toute l'Europe, nous nous consacrons à l'accélération de l'accès aux traitements vitaux pour les patients du monde entier.
À propos de Hict
Hict est un cabinet de conseil belge spécialisé dans les soins de santé. Nous fournissons une expertise axée sur les résultats aux prestataires de soins de santé (hôpitaux, centres de soins, soins à domicile), aux fournisseurs (pharmaceutique, biotech, dispositifs médicaux, technologie) et aux services publics en matière de stratégie, de processus, de valeur, d'économie de la santé, d'accès au marché et de remboursement, ainsi que de politique de santé. Notre objectif est simple : optimiser les soins de santé.
À propos d’Alnylam
Alnylam (Nasdaq : ALNY) est leader dans le domaine des traitements par ARN interférent (ARNi). La société développe une nouvelle classe de médicaments innovants ayant le potentiel d'améliorer la vie des personnes atteintes de maladies rares (génétiques, cardiométaboliques, hépatiques, infectieuses et du système nerveux central (SNC)/oculaires). Basée sur une découverte scientifique reconnue par un prix Nobel, les thérapeutiques basées sur l'ARNi représentent une approche puissante et cliniquement validée pour le traitement d'un large éventail de maladies graves et invalidantes. Fondée en 2002, Alnylam met en œuvre son ambition de transformer les possibilités scientifiques en réalité, avec une plateforme performante de thérapeutiques basées sur l’ARNi. Alnylam déploie une large pipeline de thérapies en actuellement en développement, dont six candidats-médicaments à un stade avancé de développement. Alnylam poursuit la mise en œuvre de sa stratégie "Alnylam 2020", qui vise à bâtir une société biopharmaceutique multiproduits, en phase de commercialisation, dotée d'une stratégie de développement durable de médicaments à base d’ARNi afin de répondre aux besoins de patients ayant des options de traitement limitées ou inadéquates. Alnylam est basée à Cambridge, MA. Au cours de ses 18 ans d’existence, Alnylam a investi plus de 5,3 millions de dollars, parmi lesquels plus de 3,5 millions ont été alloués à la recherche et au développement dans le cadre de sa mission visant à développer une nouvelle classe de médicaments basés sur l’ARNi.
Patrick Birken | Portland Communications
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